L’aboiement est l’un des problèmes le plus dérangeant pour les propriétaires de chien. En effet, ce peut être dérangeant, autant pour nous que pour les voisins… et nous ne voudrions certainement pas voir les policiers cogner chez nous pour une plainte pour tapage! Pour bien gérer les aboiements de notre ami poilu, il faut d’abord bien les comprendre. Il y a différents types d’aboiements, et pour chaque type, il y a une motivation sous-jacente qui fait en sorte que le chien s’exprime. Il y a également une origine génétique à l’aboiement. Mais rassurez-vous! Il y a des solutions! Les lignes qui suivent vous en apprendront plus sur ce canal de communication qu’est l’aboiement et vous aideront à protéger vos oreilles et celles de vos voisins.

Les différents types d’aboiements et les solutions

            D’abord si vous êtes déjà dépassé par les vocalisations de votre compagnon, nous vous conseillons de faire appel rapidement à un spécialiste du comportement canin. L’intervenant vous aidera à mieux comprendre la cause de ce comportement et établira avec vous un plan d’entraînement selon votre réalité, vos besoins et ceux de votre chien afin de vous aider à modifier la situation lors d’une consultation à domicile.

Tel le loup qui hurle, le chat qui miaule ou le cheval qui hennit, le chien aboie pour communiquer. En effet, le chien communique de différentes façons et par différents canaux. Il y a la communication chimique (phéromones, transpiration, salive, urine, selles, etc.), la communication visuelle (postures, marquage, etc.), la communication olfactive (odeurs), et la communication auditive (aboiements, hurlements, grognements, etc.). Cette façon de s’exprimer avec sa voix peut servir à différentes choses. En voici quelques-unes.

Les sollicitations

Dans nos situations familiales où le chien partage notre au quotidien, japper peut servir à demander. Par exemple demander la permission de faire quelque chose, demander la porte, demander sa nourriture ou encore demander la fameuse balle prise sous le divan. Le chien aura ainsi apprit à japper lorsqu’il souhaite obtenir quelque chose de son guide et celui-ci y répond bien certainement puisque le comportement se reproduit à nouveau quotidiennement.

 

Nos conseils

Lorsque la demande répond à un besoin fondamental comme d’aller uriner ou d’obtenir de l’eau dans sa gamelle, nous vous recommandons de répondre à celle-ci. Si le jappement vous dérange, il vous faudra simplement enseigner un nouveau comportement alternatif pour les demandes de ce genre. Vous pourrez alors lui enseigner à sonner la clochette accrochée sur la porte, peser sur une sonnette installée au sol ou vous apporter directement son bol vide !

Les chiens apprennent par les conséquences de leurs comportements, alors si la conséquence de taper la sonnette au sol lui offre la possibilité d’aller se soulager à l’extérieur, ce ne sera pas long avant qu’il en fasse l’association et qu’il oublie son ancien comportement de japper.

 

Les demandes pour obtenir de l’attention

Si votre chien aboie pour obtenir votre attention et que vous lui parlez, il se peut qu’il reproduise le comportement pour obtenir votre attention. Comment savoir si ce sont des aboiements pour attirer l’attention? Ils sont beaucoup plus aigus que les aboiements qui sont produits en contexte où le chien a peur par exemple.

 

Nos conseils

Si votre fidèle petit Médor aboie après vous pour attirer votre attention, vous ne voulez évidemment pas qu’il apprenne que chaque fois qu’il aboie après vous il obtient satisfaction. Quelle est la meilleure solution dans ce cas? Ignorez-le! Facile à dire, mais pas si facile à faire! En effet, nous sommes très conscients qu’il est difficile d’ignorer un chien qui jappe après vous. Mais c’est quand même la meilleure façon d’éteindre le comportement. Attention! Ignorer signifie de ne pas le regarder, de ne pas lui parler, de ne même pas soupirer! Il faut vraiment faire comme s’il n’était pas là. Petit truc : chantez-vous votre chanson préférée dans votre tête! De plus, il ne faut jamais oublier de le récompenser lorsqu’il est calme et qu’il adopte le bon comportement pour attirer votre attention. Par exemple, s’il vient s’asseoir près de vous. Et vous savez que vous pouvez apprendre à votre chien à s’asseoir pour obtenir ce qu’il désire? Nous avons même un article à ce sujet juste ici.

De plus, vous pourriez lui apprendre à aboyer et à se taire sur demande. En effet, mettre l’aboiement sur commande, permet de réduire la fréquence du comportement indésirable (l’aboiement) et nous permet d’enseigner le silence plus facilement. Pensez-y, si on permet au chien d’aboyer quand on lui demande et qu’il est récompensé pour le faire, il aura moins tendance à le faire inutilement, quand la commande ne lui est pas demandée, car il ne sera pas récompensé pour le comportement. De plus, le fait d’enseigner à japper sur commande nous permet d’apprendre au chien le commandement « Silence » en l’opposant à l’aboiement et les chiens apprennent plus facilement les commandes en paires opposées. Voici une vidéo qui vous montre les différentes étapes pour apprendre à votre chien à aboyer et à se taire sur demande : https://youtu.be/0vtn8NhofOw.

 

Exprimer une émotion

Les aboiements servent aussi à nos amis canins à exprimer leurs émotions. En aboyant, il peut exprimer la frustration, l’excitation, la peur, l’anxiété ou encore l’ennuie. L’anxiété ou la peur peut faire en sorte que les aboiements soient excessifs, même si le chien connaît ou reconnaît le stimulus auquel il fait face et même lorsqu’il n’est plus présent. En effet, l’émotion fait en sorte qu’il a du mal à évaluer le danger qui est associé au stimulus. La réponse devient alors incohérente et disproportionnée.

 

Nos conseils

Si votre chien aboie parce qu’il a peur des bruits, de quelqu’un qui sonne à la porte, des étrangers, et qu’il a du mal à retrouver son calme une fois que le stimulus a cessé (la personne est partie, le bruit a cessé, etc.), assurez-vous qu’il ne souffre pas d’une phobie. Un intervenant qualifié pourra le déterminer avec vous et un plan avec votre vétérinaire pourra être mis en place pour aider votre chien.

De plus, mettre en place un plan de désensibilisation et de contre-conditionnement afin de modifier l’émotion face au stimulus. Chaque fois que votre chien a peur de quelque chose, demandez à votre chien de revenir vers vous et récompensez-le abondamment. Vous pouvez le caresser et lui parler d’une voix douce et calme pour le rassurer (voir vidéo l’émotion de peur https://youtu.be/xjFWBzz4njs). Ainsi, lorsque le chien vivra une situation de peur, il viendra vous voir plutôt que de japper et comme vous aurez modifié son émotion, les jappements diminueront avec les pratiques. Et sachez qu’il n’est pas possible de renforcer une émotion. Donc si vous caressez votre chien et vous lui parlez et que vous lui donnez des gâteries, vous ne renforcez pas sa peur, vous lui faite vivre une émotion différente, plus positive.

S’il aboie parce qu’il a peur d’un autre chien (l’aboiement de peur sera alors plus grave), et que ce dernier s’éloigne, il obtient alors satisfaction. Il ne la cherchait peut-être pas nécessairement au départ, c’est-à-dire qu’il obtient de la distance avec l’objet de sa peur. Apprenant par conséquence, le chien aura tôt fait de faire le lien et il aura alors tendance à reproduire le comportement de japper quand il verra un chien et qu’il en aura peur. C’est un principe de conditionnement. Vous savez, il n’est pas nécessaire que l’humain donne du renforcement positif au chien pour qu’il apprenne par lui-même certains comportements.

 

L’agression

L’aboiement peut parfois être le premier signe d’une séquence d’agression. Si votre chien jappe envers des animaux étrangers ou des humains, et que les aboiements sont associés à d’autres signes, tels des grognements ou les babines qui se retroussent, la posture du corps qui est haute, il est nécessaire d’adresser le problème. À cette fin, nous vous suggérons de consulter un intervenant qualifié en comportement canin.

 

Les troubles de la séparation

Vous revenez à la maison et votre chien a détruit dans la maison, a fait ses besoins et qu’en plus votre voisin vous informe qu’il a jappé durant votre absence, il souffre peut-être de troubles de la séparation. Dans de tels cas, pour votre bien-être et celui de votre animal, nous vous conseillons de consulter un expert qui pourra vous aider. Il pourra alors évaluer la situation, observer les comportements et constater de quel trouble de la séparation souffre votre compagnon pour ainsi établir un plan adapté à la situation.

Si votre chien aboie quand vous quittez, mais qu’il n’y a pas de signe qu’il souffre troubles de la séparation, d’abord assurez-vous que ses besoins sont bien comblés EN TOUT TEMPS. Nous avons déjà discuté dans d’autres articles du fait que le chien n’avait pas besoin que d’exercices physiques, mais qu’il est aussi nécessaire de le combler avec des activités masticatoires (KongMD, os charnus, bois de cerf, etc.) et des activités intellectuelles (chercher sa nourriture, bols interactifs, séances de pratique de commandements, etc.).

 

Nos conseils

En général, lorsque les besoins du chien sont bien assouvis, il a moins tendance à produire des comportements tels que les aboiements en votre absence. Je vous réfère ici à un article de notre collègue de Pattes et Bottines, Marianne Jauvin : Le chien qui n’avait pas de bol : https://pattesbottines.com/les-jeux-interactifs-le-chien-qui-navait-pas-de-bol/.

Ensuite, en ce qui concerne les aboiements quand vous quittez, lui donner un KongMD, rempli avec quelque chose d’attrayant (beurre d’arachide, fromage, nourriture en pâté, etc.) et congelé (pour qu’il dure plus longtemps) ou encore lancer une poignée de gâteries ou de croquette dans la pièce avant de sortir fera en sorte que votre chien sera occupé au moment ou vous quittez et ce sera beaucoup plus intéressant de chercher la nourriture ou de mastiquer que d’aboyer pour dépenser son énergie.

 

Jappement à la fenêtre

Certains chiens se font une vraie mission de vie de japper après chaque passant, oiseau, écureuil ou autre qui passe devant la fenêtre. Selon les individus, une variété d’émotion peut être observé lors de ces comportements. Cela peut être de la colère (un intru est sur « mon terrain »), de la frustration (de ne pas pouvoir aller chasser le chat du voisin), de la peur (qui sont ces gens si effrayants), de la joie (ah ! la visite arrive enfin !), de l’ennui (je n’ai rien d’autre à faire alors je m’occupe ainsi), bref cela varie énormément.

 

Nos conseils

Détournez son attention chaque fois qu’il commence à se diriger vers la fenêtre. Vous pourriez lui apprendre à venir ou encore à toucher votre main ou à vous fixer ou à aller dans son panier ou sur son coussin. Demandez-lui de produire un autre comportement à la place. Dans notre cours d’obéissance de fondation, nous enseignons plusieurs commandes qui peuvent être demandées à votre chien dans ces situations.

Prenez soin d’apprendre à votre chien ce type d’exercice en dehors du contexte de réactivité afin qu’il connaisse et qu’il acquiert le comportement de façon adéquate. De cette façon, il sera plus facile de lui faire faire en situation réelle lorsqu’il se met à surveiller à la fenêtre ou à aboyer. Utilisez notre GUIDE D’ENTRAÎNEMENT pour vous aider dans vos exercices. Lors des pratiques hors contexte vous pouvez pratiquer avec ses croquettes de sa portion journalière ou encore avec des gâteries ordinaires et lorsqu’une situation réelle se présente, utilisez des gâteries beaucoup plus motivantes (morceaux de fromage, morceaux de jambon, etc.) que vous aurez judicieusement placé à un endroit stratégique afin de les avoir à portée de main rapidement.

 

La génétique des comportements

Évidemment, comme nous l’avons déjà mentionné dans certains de nos articles, un comportement sera produit, seulement s’il se trouve inscrit dans la génétique. En effet, si le chien ne possède pas dans sa génétique les éléments nécessaires à la production du comportement, il ne pourra pas le produire.

Dans cette optique, il y a des races de chiens qui sont prédisposées génétiquement à être plus porté sur l’aboiement. Par exemple les Chihuahuas, les Shnauzers nain, les Beagles, les Berger de Shetland, les Montagne des Pyrénées. Tandis que d’autres seront moins volubiles, comme le Basenji ou le Saint-Bernard.

 

Les solutions à éviter et pourquoi

Votre chien est volubile, il s’exprime haut et fort, il vous bousille les tympans. C’est vraiment dérangeant, désagréable et ça peut nous faire perdre patience. Malgré tout, il faut éviter les solutions punitives, les méthodes coercitives. Il est inutile, voire même dangereux de lui fermer la gueule avec vos mains, de l’intimider en le chicanant, de le taper, de crier plus fort que lui jappe, d’utiliser les colliers anti-aboiements, etc. L’impact de ce genre de techniques peut être grand. En effet, la punition et la coercition peuvent avoir de graves répercussions psychologiques et comportementales. Et elles n’adressent aucunement les problèmes de gestion émotionnelle sous-jacents. Essayez plutôt de rester calme et zen et si vous avez de la difficulté à le faire, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel.

 

Conclusion

Pour finir, si vous êtes constants dans les méthodes que vous mettez en place pour faire en sorte que votre chien aboie moins et si vous croyez aux capacités de votre chien d’apprendre à produire un autre comportement que celui d’aboyer, il y aura beaucoup plus de chance que cela fonctionne. Évitez d’être incohérent et gérez la situation toujours de la même façon. Ce sera beaucoup plus clair pour votre chien et il apprendra beaucoup plus vite à adopter les bons comportements. De plus, en vous assurant de comprendre la cause de l’aboiement de votre animal, vous saurez beaucoup mieux de quelle façon gérer la situation. N’oubliez pas de combler tous ses besoins en matière d’exercice physique, d’activité de mastication et d’activité intellectuelle. Il sera ainsi beaucoup plus équilibré dans sa tête et gérera mieux ses émotions par lui-même. Pensez-y, c’est la même chose pour nous les humains!